fourgon bagages

[Ch'ti]

En cette période de confinement, je révise… LE GRAND GABARIT J L BREUGNON 1922 - 1940

Nous trouvons sur cet ouvrage deux fourgons bagages, attelages à crocs, 4466B essieux, et 5267B bogies.
Un érudit JEP, sait il pourquoi les fenêtres centrales de ces fourgons se sont pas percées pour montrer à cet emplacement un grand rectangle orange ?
(je parle là des versions décorés avec l'ancienne lithographie du 4662 essieux et attelages en H).
Cela fait bien longtemps que je me pose cette question...

[Ch'ti]

Finalement, je me demande si JEP n'avait pas des stocks de plaques lithographiées du 4662 à finir avant d'utiliser la nouvelle déco., et comme il n'y avait pas ces percements prévus aux fenêtres centrales de la nouvelle litho., l'on a laissé comme cela à la vente cet étrange rectangle orange…
JEP avait le sens des économies ! et les clients ne devaient pas poser de questions à ce sujet

[tinplate71]

ca pourrait effectivement être une parfaite raison.

[Ch'ti]

Oui, JEP se moquait parfois un peu de sa clientèle… l'on trouve des "ratés de fabrication" qui ne devaient pas partir à la vente. Hornby était plus méticuleux à ce sujet…

Je vais d'ailleurs profiter de cette période de confinement pour faire une lettre de protestation au service qualité de chez JEP.

[bernard21]

Oui, JEP se moquait parfois un peu de sa clientèle…  

Je ne peux rien en dire, moi-même, n'ayant pas eu, hélas, le bonheur de compter parmi cette clientèle, dans ma jeunesse.

Mais la magie des échanges sur internet m'a fait entrer en correspondance (sur le café d'en face), avec quelqu'un qui a eu cette chance et dont le témoignage me paraît illustrer assez bien la remarque de notre ami Yves:

"Une fois, j'emportai la loco  au 35 Bd Beaumarchais, chez JEP justement. Je trouvais qu'elle ne tractait plus correctement. Le réparateur mit sur  son circuit d'essais ma machine sur la partie en alignement de gauche et une fameuse BB 8100 à l'opposé, en partie droite (On se serait cru aux épreuves cyclistes de poursuite au Vel d'Hiv !). Hé bien, j'assistais alors, une fois  tourné à fond le bouton de son gros transfo, à une poursuite : en 4 tours-et-demi, ma petite machine bicolore était rattrapée!

Ce «convoi de machines» parvenu devant le spécialiste, il interrompit l'alimentation du circuit, ressortit les deux engins, retourna le mien, s'empara d'une burette à huile et me dit : «Mettez quelques gouttes d'huile d'auto de temps en temps». de petits feutres étaient en effet  contre les essieux. Ce monsieur me signala aussi que les moteurs de ma machine et de sa "vraie" BB étaient identiques et qu'il n'y avait pas de raison pour que la mienne fût plus lente!"

Il parlait alors (il me l'avait précisé auparavant), de cette locomotive:




Et, tant qu'à faire, je ne résiste pas au plaisir de faire partager pour l'occasion, son "vécu" d'enfant de l'époque, si semblable au mien et à celui de beaucoup d'entre nous. Sauf que lui avait à sa disposition beaucoup de magasins…


"Ahhh, merveilleuse maison  du «Jouet de Paris", "JEP" pour les intimes! Mis à part certains Grands Magasins comme La Samaritaine, le Bazar de l'Hôtel-de-Ville et certainement Le Printemps, tous trois faisant installer 15 jours avant Noël un circuit de trains électriques en "0" par un "spécialiste JEP", j'allais "baver" devant les vitrines d'un magasin tout proche de chez mes parents. Les propriétaires que je connaissais  passablement (MM. Falconnet père et fils) tenaient donc un vaste magasin dont la raison sociale était : «Au Paquebot Normandie». Il étaient spécialisés en maquettes de toutes sortes : bateaux, voitures Dinky-Toys, avions et, bien sûr, les trains. Rue de Tolbiac, tout à fait à la fin de cette  rue pleine d'histoire rappelant la fameuse et éclatante victoire d'un certain "Klowig"(comme l'appelle Châteaubriand), la boutique occupait tout le rez-de-chaussée de l'immeuble et donnait également rue Boussingault. Chacune des vitrines était pour moi un délice renouvelé (il y en avait 6!) et j'y admirais les plus belles pièces de mon fabricant préféré.

On pouvait alors parler de "lèche vitrine" car très souvent, devant tant de convoitise, je tirai une langue démesurée! Hélas, payer  28 000francs "d'avant de Gaulle"(d'avant A. Pinay devrais-je  écrire pour être plus précis) pour me faire offrir la 141P ou la CC 7001...relevait de l'utopie! Jamais mes chers parents n'auraient mis pareille somme pour satisfaire "le P'tit"! Mais, de temps à autre, avec quelque menue monnaie, je pouvais m'offrir un bout de rail électrique, voire un aiguillage, nettement plus dans les moyens de l'époque. J'achetais des rails de "grand rayon" (le 10) qui permettaient beaucoup mieux de pratiquer le maximum de vitesse que les 20 volts , "continu" délivrés par le transfo "de base", le 6040, imprimaient à la machine."

Et il m'a dit qu'il avait gardé les catalogues JEP  du début des années cinquante : 4 ou 5 en tout dont "pour rien au monde [il] ne voudrai[t] se séparer"

Je lui ai, bien sur, proposé de nous rejoindre et il a déjà accepté que je publie ses souvenirs: c'est donc un bon début

[tinplate71]

Cher bernard21 les témoignages comme ceux ci sont extrêmement précieux et je vous encourage vivement à profiter de cette source puisque comme vous le dites cette personne a gentiment acceptée de livrer ses souvenirs . Et bien sur de nous en faire part.
cordialement